En octobre 2019, l’Union des Supérieurs Majeurs du Burkina/Niger a invité l’équipe de Talitha Kum Burkina à partager avec eux sur la traite des êtres humains et sur le réseau Talitha Kum.
Sr Angela Kapitingana a préparé la présentation qui été faite par Sr Yvonne-Clémence Bambara de Notre Dame de la Charité du Bon Pasteur, avec qui elle collabore en tant que membre du comité Talitha Kum Bobo.
Notre partage a été une révélation pour de nombreux supérieurs majeurs qui ont exprimé leur désir de soutenir les efforts du comité existant afin de mieux sensibiliser à la traite des êtres humains dans notre pays et notre région. Les supérieurs majeurs du Burkina/Niger ont décidé que Talitha Kum Bobo ferait partie de la commission Justice et Paix de l’USMB/N, avec la question des migrants. Cela va vraiment dans le sens de nos orientations. C’est pourquoi nous appartenons à ces réseaux. Pour moi, faire connaître l’esclavage moderne au Burkina et unir mes efforts à ceux des autres pour le combattre, a été la meilleure façon de célébrer notre 150ème anniversaire.
Nous avons profité de la présentation aux Supérieurs Majeurs pour parler de l’atelier que nous préparions pour novembre, afin de faire connaître Talitha Kum et nos efforts pour lutter contre la traite des êtres humains dans notre région et dans le monde.
En novembre, nous avons organisé à Bobo-Dioulasso un atelier de trois jours sur la traite des êtres humains, animé par Sr Gabriella Bottani, coordinatrice internationale de Talitha Kum Rome UISG, aidée par l’équipe de Talitha Kum Bobo. Les participants venaient de 26 congrégations de la région : Burkina, Niger, Togo, Bénin, Mali et Côte d’Ivoire. Il y avait aussi trois laïcs du Niger et du Burkina Faso. Pour beaucoup, le vécu de la réunion, la découverte de la réalité de la traite des êtres humains autour de nous ont été des expériences très riches.
Les objectifs de l’atelier étaient de sensibiliser à ce fléau d’échelle mondiale et locale, de renforcer le réseau à Bobo et de trouver des personnes intéressées par la lutte contre la traite des êtres humains. Nous avons été frappés par le manque de connaissances sur la traite des êtres humains, même quand elle existe autour de nous et par la peur de la dénoncer. Mais heureusement, le désir de s’informer sur cette réalité était également là. En ayant découvert la réalité et le mal et pris conscience des souffrances des victimes, les participants ont exprimé leur désir de travailler à sa prévention, même avec nos petits moyens.
La question s’est posée: Nous savons que la traite des êtres humains (TH) existe, mais pourquoi ne la voyons-nous pas?
Dans le partage qui a suivi, le groupe a pris conscience que découvrir la présence de la TH autour de nous, nous pousserait à changer, ce que nous ne voulons pas parce que c’est très exigeant.
Néanmoins, nous avons décidé de regarder cette réalité et de la laisser nous parler dans notre quotidien. Au cours de ces trois jours, nous avons réalisé que la pensée positive est essentielle pour mener cette lutte, car cela change notre attitude et cela nous amène à vivre dans l’espoir que
nous pouvons quelque chose.
En tant qu’équipe de Bobo Talitha Kum, nous avons eu une réunion informative et orientée vers l’action avec le président de l’USMB/N et le coordinateur international de Talitha Kum. Lors de cette réunion, l’USMB/N a reçu officiellement à Talitha Kum comme faisant partie de leur Union. Notre défi actuel est de trouver le moyen de bien fonctionner en réseau comme équipe burkinabé de Talitha Kum, selon notre réalité concrète, en unissant nos efforts dans la lutte contre la traite des êtres humains.
«N’oubliez jamais que Dieu est un rêveur» et que le meilleur que nous puissions faire c’est de partager son rêve qui est de respecter la dignité de chaque être humain créé à son image.
Cette phrase a enrichi la réponse à l’atelier et nous a fait suffisamment oser pour former un réseau national qui collaborera avec les pays voisins. Pour combattre ce mal, nous devons être interconnectés et être UN. Aujourd’hui on ne peut que travailler en réseau, et nous réalisons que pour cela, nous devons changer notre mentalité. Le réseau décuplera notre force et enrichira nos différents charismes dont la diversité est une richesse que nous pouvons partager en tant que religieux.ses participant au rêve de Dieu pour l’humanité dans la lutte contre la traite des êtres humains.
Nous avons terminé notre atelier par une simple et magnifique eucharistie où l’équipe nationale de coordination de Talitha Kum Burkina a été bénie. Elle est formée de cinq Congrégations : les Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique, les Sœurs de Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur, les Petites Sœurs de l’Assomption, les Missionnaires d’Afrique et les Frères des Écoles Chrétiennes. Notre programme vise à sensibiliser les jeunes, avec créativité. D’autres sont disposés à rejoindre le réseau contre la traite des êtres humains Burkina Faso / Niger. Nous nous rendons compte que nous vivons tous avec des victimes ou des personnes vulnérables à la traite et la question est de savoir comment, pour sauver nos frères et sœurs, chacun.e peut au mieux jouer son rôle avec des paroles et des actes.